Oct 132009
 

Sarkozy, père et filsAujourd’hui, Nicolas Sarkozy a dévoilé sa non-réforme des lycées. A l’Elysée et devant des centaines de personnes – lycéens, professeurs, chefs d’établissement, inspecteurs, recteurs d’acdémie – le tout petit président a prononcé à cette occasion un discours, au cours duquel et comme à son habitude il a cru pouvoir nous payer de mots.

Ainsi, le petit père des pipoles a cru pouvoir resituer son action dans le cadre historique de la fin des privilèges, ayant sans doute oublié sa propre tendance au népotisme le plus outrancier – son fils, Jean, qui a vingt-trois ans éprouve toutes les peines du monde à boucler sa licence en droit, qui déjà cumule le poste de chef du groupe UMP des Hauts-de-Seine avec celui d’élu au Conseil général du même département, étant désormais miraculeusement pressenti pour devenir le prochain président de l’EPAD (Etablissement Public d’Aménagement de la Défense), soit en charge de la gestion du plus gros quartier d’affaires européen et responsable d’un chiffre d’affaire s’élevant au milliard d’euros – excusez du peu.

De toute évidence, Jean Sarkozy n’a d’autre mérite ici que celui d’être « bien né », ce qui se double de l’impressionnante capacité de son père à se foutre de la gueule des français et de les prendre tous autant qu’ils sont pour de pauvres cons :

Quand à tout juste 23 ans, Jean Sarkozy se fait payer l’EPAD par son petit papa président, d’autres travaillent dur – quand ils ont encore un travail – et sont heureux de pouvoir payer l’iPod à leurs enfants.

En fait, ça ne me fait pas rire.

EDIT : En revanche, quand la polémique enfle de partout et atteint les rivages de l’Afrique… Là où réside « l’homme africain qui n’est pas rentré dans l’histoire », je trouve avec Hypos que cela devient savoureux :

Et voilà que l’on reparle de l’ambition politique des fils de président ! Et, cette fois-ci, pas en Afrique, un continent qui semble avoir l’apanage de la chose, mais bien en France, patrie de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité.

Être fils de président doit-il forcément apporter des avantages ou, au contraire, se révéler un handicap pour celui qui choisit de nourrir des ambitions politiques ? On le voit, la question est très délicate et il serait bien risqué d’oser la trancher au couteau.

Pour le cas de Jean Sarkozy, on peut quand même comprendre que l’on se pose de légitimes questions quant aux compétences et à l’expérience d’un jeune homme de 23 ans, étudiant de 2e année en droit (seulement) et qui aurait sur les épaules la charge de diriger le plus grand quartier d’affaires d’Europe »

Et l’homme africain de rajouter alors :

« On a beau croire qu' »aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années » [interrogé sur la candidature du fils Sarkozy, Patrick Devedjian, le président sortant de l’EPAD, a cité ce vers de Corneille, extrait du Cid], tout de même il existe quelque part quelque chose qui vous suggère qu’à une autre âme bien née, mais descendant d’une souche différente de celle de Sarkozy, on demanderait peut-être de faire preuve d’un peu moins d’empressement.« 

Extrait de Courrier International, un article de Jean-Claude Kongo du journal burkinabé Le Pays.

Où l’on parle de : Les biens nés et les pauvres cons



Charter pour Kaboul