Nov 222008
 

Il est deux heures trente du matin et après une soirée où très longtemps les ségolénistes annoncèrent une victoire relativement confortable, où la tendance s’inversa peu après minuit lorsque les partisans de Martine Aubry annoncèrent l’emporter de quelques deux milles voix, où désormais un proche de François Hollande prédit un score qui se jouerait à la centaine de voix près, sans parler des accusations d’intox et de magouilles venues tantôt d’ici tantôt de là et qui ne cessent maintenant de s’amplifier, je décide de m’arrêter sur cette dernière information selon laquelle Ségolène Royal négocierait un partage des responsabilités à la tête du Parti Socialiste, avec Vincent Peillon en premier secrétaire délégué de Martine Aubry.

D’abord parce que ça laisse entendre que Ségolène Royal consentirait à reconnaître sa défaite, même si c’est encore officieusement puisqu’il s’agit de négocier. Ce qui me permet à moi d’annoncer ici la victoire de Martine Aubry.

Mais surtout parce que je vois là une très heureuse initiative et une manière tout à fait séduisante de trouver une sortie par le haut d’une situation qui devient de minute en minute de plus en plus explosive… et qui ne pourrait produire à terme qu’un seul vainqueur en la personne de Nicolas Sarkozy.

Je me suis en effet mis à imaginer un attelage Aubry Peillon Hamon à la tête du Parti Socialiste et je suis désormais tout à fait convaincu – mais cela n’étonnera personne parmi mes lecteurs fidèles – que ce serait là aboutir à la meilleure issue qu’on puisse désormais trouver à ce congrès qui n’en finit plus de sombrer dans le désastre.

On frôle à cette heure l’explosion et in extremis surgirait une solution qui permettrait aux socialistes de se rassembler pour se mettre tous ensemble, dans le cadre d’une équipe largement renouvelée, à la rénovation du fonctionnement interne du Parti Socialiste et à la refondation de son projet politique : les militants n’attendent en réalité que cela !

Rue Solférino, les négociations se poursuivent et sont âpres. Je veux moi aller me coucher avec l’espoir de n’avoir pas été le seul à penser que c’est là une splendide idée, en ce qu’elle ouvrirait enfin sur un espoir qui nous est commun.

EDIT samedi midi : C’est donc 42 voix d’avance pour Martine Aubry. Et c’est donc pour l’heure contestations et anathèmes qui pleuvent, plutôt qu’appels à la raison et à la responsabilité.

Pourtant, la première réalité est que 42 voix d’écart c’est un résultat d’égalité.

L’autre réalité est que si « quelques sections du Nord » présentent une participation avoisinant les 95% et ont voté de façon écrasante pour Martine Aubry, on en trouvera autant partout en France qui avec des mêmes taux de participation ont voté de manière tout aussi écrasante pour Ségolène Royal. Et ce n’est pas même ici comme là une preuve de tricherie, simplement la réalité d’un Parti Politique où la personnalité d’un secrétaire de section oriente massivement le vote des adhérents – et réciproquement d’ailleurs ! C’est aussi que la bonne camaraderie induit tout naturellement les convergences politiques.

C’est donc bien de cette situation d’égalité qu’il faut partir si l’on veut trouver une sortie au bourbier qu’elle a créé. Pour moi, il demeure évident que l’attelage Aubry-Peillon-Hamon dont je parlais déjà cette nuit est pour le moins une excellente base de travail.

(et si l’on pouvait faire taire Manuel Valls, ça aiderait aussi beaucoup, sans doute…)

EDIT samedi soir : Je vous signale le très interressant billet du blog Le petit livre rose : où l’auteur se livre à de petits calculs tout à fait intéressants, qui montrent sans contestation possible que plus on fait abstraction du vote des fédérations suspectes – parce que s’écartant de trop du résultat national – plus la victoire de Martine Aubry apparait comme incontestable (fichier excel à l’appui).

Ou, dit autrement, les votes les plus “massifs”, et donc les plus suspects, avantagent nettement Ségolène Royal… contrairement à ce que l’équipe de cette dernière cherche très ostensiblement à nous vendre afin de réclamer un nouveau vote.

Un nouveau scrutin ? Mais ils sont dingues !!! Ça changerait quoi ? Eventuellement à inverser un peu le résultat et à faire changer de camp la contestation ?

42 voix ou bien 150, ou même 1000 : la réalité demeure la même, c’est en gros du 50/50 et la seule réponse à cette situation est de construire une direction équilibrée et renouvelée, d’accord pour travailler à la rénovation du parti socialiste, d’accord pour travailler à l’élaboration de son projet, et en toute intelligence avec le Conseil National et le Bureau National, tous deux représentatifs du poids des différentes motions.

C’est simple : qu’ils le fassent maintenant !

(et si l’on pouvait faire taire Julien Dray aussi…)

Où l’on parle de : Victoire étriquée de Martine Aubry


Entre ancrage à gauche et rénovation du PS